Quatre-vingt-quinze personnes sont venues écouter la première table ronde de cette Nuit de l’amitié organisée avec le Collectif Universitaire Marc Bloch et la Station. Quatre-vingt ont participé à la deuxième et une quarantaine à la troisième et dernière, qui s’est achevée autour de 2 heures du matin.
Au total, environ 150 visiteurs ont participé à cette manifestation, dans le calme et la convivialité.Table ronde 1
En inauguration de cette soirée, la sociologue, écrivaine et militante turque Pınar Selek a exposé avec beaucoup de poigne les enjeux des questions de genre et le danger de la montée du fascisme en Europe. Céline Petrovic, docteure en sciences de l’éducation, et la sociologue Sylvie Monchatre ont expliqué les différents travaux contenus dans le terme d’études de genre, ainsi que les raisons pour lesquelles la Journée de retrait de l’école avait trouvé un écho particulier dans les banlieues de Strasbourg.
Elles ont rappelé que les études de genre, caricaturées par des milieux extrémistes et radicaux en projet ou idéologie, ne sont que des études scientifiques portant sur la réalité des stéréotypes existant dans notre société.
Table ronde 2
Dans la deuxième table ronde, consacrée aux nouvelles extrêmes droites, Samuel Bouron, Maïa Drouard, et Sylvain Laurens ont présenté leurs travaux pour la revue Agone.
Samuel Bouron a notamment raconté son immersion dans un stage de formation des Identitaires, permettant de mieux comprendre ces nouveaux mouvements d’extrême droite et leur stratégie de brouillage et de confusion pour propager leur idéologie xénophobe.
Maïa Drouard a de son côté détaillé ses travaux sur les idées réactionnaires dans les milieux élitistes, en illustrant avec l’exemple de la Fondation du patrimoine.
Ils ont ensuite répondu aux nombreuses questions du public, qui les ont questionnés notamment sur Alain Soral et son réseaux, et qui a souligné les nombreux liens existant entre ce débat et le sujet de la table ronde précédente.
Table ronde 3
Les philosophes Sylvain Clerjaud-Bodocs, Christian Ferrié et Jacob Rogozinski ont conclu par un débat sur l’état de nos démocraties. Après de salutaires rappels étymologiques, ils ont livré des analyses éclairées et parfois inquiétantes sur l’essoufflement du désir de démocratie dans nos sociétés, et sur les raisons pour lesquelles le peuple tendait à avoir des revendications identitaires.
Après quelques questions du public, et alors que l’horloge affichait 2 heures du matin, Jacob Rogozinski a conclu cette Nuit de l’amitié en insistant sur la nécessité que les forces progressistes et combattant l’extrême droite s’unissent face à l’adversité.