Trois questions à Nicole Buck, galeriste et partenaire de la vente aux enchères « Adjugé pour l’antiracisme! » au profit de la Licra Bas-Rhin.
Licra Bas-Rhin: L’Art pour l’antiracisme, c’est possible ?
Nicole Buck: La Licra est une association importante car elle défend des valeurs d’humanité essentielles. L’Art peut jouer un rôle dans la lutte contre les discriminations dans la mesure où la sensibilité d’un artiste peut amener une ouverture, une vision différente. Cet artiste appréhende le réel avec distance, il conçoit une forme de vision du futur, du beau et du bon, de ce que l’être humain recèle d’élevé en lui. Il casse les barrières du quotidien pour aborder le rêve, le désir et les idéaux.
L: Beaucoup d’artistes ont fait référence à leur parcours personnel en acceptant de participer à cette manifestation, et à l’actualité.
NB: Ces références sont inévitables, chaque artiste est prisonnier de son univers, au centre duquel il se trouve. Le regardeur s’identifie à cet univers qui est aussi un peu le sien. Dans les oeuvres de la figuration, dans l’expressionnisme, on reconnaît souvent le visage de l’artiste.
Tous les artistes que je côtoie sont frappés et ne sont pas sortis de l’actualité de 2015, qui les a choqués, attristés et ajoute à leur part d’anxiété.
Certains rebondissent sur l’actualité sans la décrire mais en l’incluant dans leurs oeuvres, ou utilisent un fait précis pour dénoncer ce que l’homme fait à l’homme.
Ce qui est important c’est de donner à penser, plutôt que de montrer.
L: La pratique artistique, est-ce toujours une forme d’engagement ?
NB: L’Art est vraiment important, car quand tout disparaît, l’art continue à parler, à extraire les gens de leur quotidien chaotique pour les faire réfléchir.
Un grand nombre d’artistes parlent de ce fil ténu entre la vie et la mort, de cet aspect éphémère de la vie et de ce qu’on en fait.
Exposition de Dan STEFFAN « Quel cirque ! » jusqu’au 14 mai
Galerie Nicole Buck
4 rue des Orfèvres à Strasbourg
www.galerienicolebuck.net